Écrire et peindre, une manière de tisser ma vie...

En 2017, des évènements majeurs me guident vers la rencontre inattendue d'un tout nouvel univers, la peinture et l'écriture. Pendant des mois, je goûte aux plaisirs de cette découverte avec force et frénésie. Je ne cherche pas le beau, je suis littéralement fascinée, exaltée par ce qui émerge. Cette approche artistique, je la vis sans la nommer, je la savoure égoïstement. Elle s'invite rapidement comme une nécessité dans ma vie et s'apparente bientôt à une forme de méditation. J'entretiens donc un lien exclusif avec mon art, je ne ressens aucun désir de partage, jusqu'au jour où un tout premier regard sur mes toiles fait basculer ma démarche : l'abstraction lyrique dans laquelle je m'exprime dévoile ses émotions, ses mystères. Elle invite à la réflexion, elle crée du lien. Cette révélation me pousse à sortir de mon atelier. J'expose rapidement mes peintures, je partage plus timidement mes premiers écrits. Communiquer par la médiation de l'art me transporte alors dans un espace nouveau et ô combien coloré. 

Dès lors, les notions de rencontre et de partage vont s'inscrire au cœur même de mon évolution artistique.

Aujourd'hui encore, je nourris un espace vibrant en moi à travers l'écriture et la peinture. Faire vivre mon art, c'est affirmer ma propre "couleur", c'est œuvrer pour la rencontre symbolique entre vous et moi : infinie, l’œuvre sera complétée par votre regard. Ainsi, autour d'une création, deux artistes se font face : il y a celui qui crée et celui qui voyage à travers l’œuvre.

Dans cet espace de rencontre, romans ou tableaux sont plus que jamais en mouvement par la coexistence de mon processus créatif et de vos représentations des œuvres. La respiration de l'instant ouvre alors de nouvelles perspectives littéraires et picturales, dans une alliance inspirante pour chacun.

Écrire une démarche artistique pose le risque de s'engager dans des certitudes. Pourtant, au cœur même d'un processus créatif, subsistent le doute, l'inspiration, l'abandon de soi aussi, parfois.

Oublier la démarche, c'est laisser toute sa chance à l’œuvre d'exister au fil du temps, dans le souffle d'un mot, d'un geste, d'un regard...le mien, le vôtre.

C'est au cœur de ce noyau-là que, tels des funambules, nous marchons sur les fils de cette toile infinie, dans une tentative toujours plus grande de rencontre avec l'Art.

Sarah Claire